Contexte

Les activités humaines, la globalisation et, le changement climatique modifient considérablement les écosystèmes et la répartition des espèces animales, végétales et microbiennes, avec des impacts majeurs en santé publique. Une première conséquence est le risque d’émergence de maladies infectieuses et de pandémie, qui s’est accru ces dernières décennies. Ces maladies émergentes sont majoritairement liées à des agents infectieux zoonotiques, c’est-à-dire qui sont naturellement hébergés dans la faune sauvage (70% des maladies émergentes sont des zoonoses). Ils rentrent en contact avec les humains ou les animaux domestiques à la suite d’activités humaines entraînant de fortes modifications environnementales et des pertes de biodiversité, telles que le changement d’usage des sols (déforestation, urbanisation) ou l’agriculture intensive. Les modifications de distribution et du cycle de vie des espèces animales et microbiennes, en réponse aux changements climatiques, et les introductions d’espèces envahissantes liées au commerce mondial, sont aussi impliquées dans ces émergences de maladies. Une préoccupation majeure concerne les maladies vectorielles, c’est-à-dire causées par un agent infectieux transmis par un vecteur (un animal invertébré comme les moustiques, tiques, puces…). Elles représentent 17% des maladies infectieuses chez les humains. Il existe également des zoonoses dont la transmission est liée à l’environnement (via les particules infectieuses présentes dans l’eau, le sol ou l’air). En Occitanie, le risque zoonotique et vectoriel est un véritable enjeu sanitaire. En particulier, le moustique tigre, apparu en 2011 dans le Gard et l’Hérault, et présent depuis 2018 dans tous les départements d’Occitanie, est potentiellement vecteur des virus du chikungunya, de la dengue et de Zika. Avec l’extension incessante de son aire d’implantation, plus de 90% de la population (44% des communes d’Occitanie) est désormais directement concernée par cette menace sur son lieu de vie. En 2022, la région Occitanie a été concernée par 56 cas importés d’arboviroses (en majorité de la dengue) et 5 foyers de transmissions autochtones (12 cas). Une seconde conséquence de l’impact des activités humaines et du changement climatique est l’introduction et l’expansion d’organismes envahissants (ex : frelon asiatique), parfois producteurs d’allergènes (ambroisie, chenilles processionnaires), ou l’accroissement de la production d’allergènes par des espèces végétales implantées. Au-delà de la santé humaine, ces espèces exotiques envahissantes ont des conséquences dramatiques sur la santé de l’environnement, puisqu’elles peuvent nuire à la santé de la faune sauvage ou entraîner la disparition de certaines espèces natives et la dégradation de la qualité des sols. Ceci illustre les effets directs et en cascade des changements globaux (changement climatique, activités humaines) sur les écosystèmes et sur les différents compartiments de la santé globale (santé de l’environnement, santé animale et humaine). Ce cadre d’étude sera en particulier pertinent pour prendre en compte les enjeux sanitaires liés à la végétalisation des villes, qui est d’une part nécessaire pour limiter les températures en milieu urbain et améliorer la santé mentale des habitants, mais peut s’accompagner de risques sanitaires engendrés par l’établissement d’espèces exotiques envahissantes (ex : moustique tigre, fourmi de feu) parfois réservoirs de zoonoses (ex des tiques, rats).

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